Je vous ai parlé du travail de cette styliste roumaine qui fait de plus en plus de bruit sur les podiums, Ingrid Vlasov. Mais cette fois je vais me servir de ces mannequins pour vous parler du langage du corps. Comme vous le savez, il y a plusieurs manières de communiquer : le verbal et surtout le non verbal.
Ces jeunes mannequins défilent toute l’année, parlent peu, sourient à la commande, leurs corps ne leur appartiennent plus depuis longtemps. Il est la propriété de magazines de mode, de grandes marques et groupes financiers. Un seul but est recherché : mettre en valeur le textile à des fins commerciales. Mais au-delà de cette vision consumériste, je pose un regard plus intime sur ce que nous dit ce corps, sur ce qu’il trahit.
Pour reprendre une notion sportive telle que le Body English, l’inconscient parle et influence la volonté du corps, il donne plus d’élément qu’un long discours. “La mode est le lieu où la femme semble particulièrement fétichisée, dans le sens où elle y est transformée passivement en icône phallique du désir masculin” voilà ce que dit Geneviève Morel (psychanalyste). Au-delà de la vision esthétique de la mode j’y vois un regard totalitaire imposant lentement une fuite du corps, un corps sans corps, plus de chair ni de sexe ! Cette aphanisis en devient inquiétante, nous ne sommes plus dans le cadre du désir charnel mais dont la volonté d’acquisition matérielle, le corps se fait objet entraînant avec lui son lot de souffrance.
“La mode est une fête. S’habiller, c’est se préparer à jouer un rôle. Une femme ne devient émouvante qu’à partir du moment où elle triche et où l’artifice commence à jouer. Je ne suis pas un couturier, je suis un artisan, un fabricant de bonheur” YSL
Monsieur Saint Laurent depuis votre départ les choses ont bien changé, la fête n’est plus à la mode ! Hedi Slimane disait “j’aime voir comment les habitudes, les comportements et le corps évoluent” oui les choses ont changé, en bien – en mal , à vous de juger !