Comme vous le savez depuis 1 an maintenant je cours les défilés de mode, appareil photo vissé à la rétine. Cette saison 2011, le créateur Juun J. originaire de Corée a su faire un back to the future dans la ligne de mire de la prohibition. Alors que j’attends, enfin réchauffé, de sentir monter la douce excitation qui précède le show, j’aperçois un étrange personnage hors du temps. Pantalon taille haute, cintré, plis parfaits, une chemise
d’un blanc virginal rehaussé d’une cravate noire stricte. J’ai l’impression de pénétrer dans un film d’Hitchcock, je fais face à Montgomery Clift, le temps se suspend une fois de plus (se syndrome ne me quitte plus). J’aime ses instants qui m’amènent à perdre le fil, ne plus savoir pourquoi je suis là, ni pour qui ! Quoi qu’il en soit, le défilé de AW 2011 de Juun J va commencer, je sens que ce défilé va me marquer, m’emmener ses des terres lointaines.
Une musique sourde et sombre sort des enceintes, les lumières vacillent, le premier mannequin sort de l’ombre pour mon plus grand plaisir.
Un pantalon oversized au tombé parfait, un immense couvre-chef (à l’image de la saison passée), une veste double boutonnage à large revers et une paire de chaussures indescriptible, voilà une entrée en matière plutôt surprenante.
Juun J joue avec les classiques de la mode masculine, ré-inventant le costume, introduisant le carreau trop longtemps délaissé, le col roulé boudé depuis les années 80. Le trench trouve un nouveau jour, déstructuré et travaillé pour donné un effet cape, laissant les bras allés au grès de leurs mouvements. Juun J a su renouveler son style, s’éloignant de sa collection précédente empreinte de superposition et de dorure.
Le créateur a d’ailleurs introduit un élément intéressant dans cette collection automne hiver, les longs gants plutôt exclusivement indiqués à la gente féminine. Peut être une pièce qui investira nos rayons dans les prochains mois …
Je vous laisse découvrir le reste de la collection